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Saturnes
Saturne, la « fauve planète »
de Verlaine est le nom d’un état mental
que seuls certains rêves ou certains poètes nous permettent
d’approcher. Ce que cherche Aleksandra Gregorczyk, c’est
une sorte de consistance de la Melancholia, de celle
qui a vu le jour dans l’Antiquité avec le mythe de
Saturne , puis avec Aristote et qui n’est pas une pathologie
, mais une inquiétude sourde, aux aguets , regardant et
vivant le monde dans sa gravité.
Saturne, la « fauve planète »
de Verlaine est le nom d’un état mental
que seuls certains rêves ou certains poètes nous permettent
d’approcher. Ce que cherche Aleksandra Gregorczyk, c’est
une sorte de consistance de la Melancholia, de celle
qui a vu le jour dans l’antiquité avec le mythe de
Saturne , puis avec Aristote et qui n’est pas une pathologie
, mais une inquiétude sourde, aux aguets , regardant et
vivant le monde dans sa gravité.
Les Saturnes d’ Aleksandra Gregorczyk sont le résultat
d’un processus de maturation lente. :
Les empreintes, qu’elle fait avec son propre corps ne sont pas
seulement des traces , elles ne sont pas uniquement les marque d’
une présence ou d’ une absence , elles n’ont
rien de sacré ce sont des processus qui permettent d’échapper
à la pure « cosa mentale » .Elles
s’inscrivent dans une sorte de dramaturgie qui parfois surgit
au carrefour de corps, de rêves saturniens et de la poésie.
Elles créent un espace pour un dialogue plastique entre une forme
que l’on croit réelle et sa dilution
.
Une ombre semble parfois vouloir s’échapper, ou errer sans
fin : nous essayons en vain d’échapper à la
condition de la « fauve planète » à
force d’illusions . Mais au bord de ce marécage de
la pensée, on rencontre des fleurs vénéneuses,
orchidées géantes, troublantes,venues du pays de Saturne.
Tout est parti des poèmes saturniens de
Verlaine et d’un rêve marquant dont l’artiste
ne peut se détacher depuis : c’est une sorte de visite
au pays de Saturne. Les rêves ont une grande importance pour Aleksandra
Gregorczyk, elle dit parfois « Je vis pour rêver »
Voici ce rêve :
« J’assiste à une fête ,comme absente
au bruit et à la foule qui s’amuse. Je me sens étrangère
. Alors j’ aperçois une petite porte que j’ouvre
. C’est une sorte de passage. De l’autre côté
je découvre un paysage désertique , lunaire, austère,
mais pas désagréable. J’ aperçois une femme
allongée par terre, en position foetale, le corps bleu. Je sens
qu ‘elle est morte de tristesse. Alors je vois sont visage
et je me reconnais, c’est moi-même. Je suis une route
et j’erre longtemps sur un plateau rocheux désertique.
Je croise alors des êtres vivants, un roi et une reine Ils
m’invitent pour discuter. Ils sont à l’extérieur,
il n’y a pas de château .Au cours de la conversation, ils
m apprennent que je suis au royaume de Saturne. Ils parlent longtemps
de l’existence, de la vie, ils m’expliquent tout . Je ne
retiens que les mots suivants : « ici on erre très
longtemps sans croiser personne mais si une rencontre se
produit, ce sera d’une grande importance… »
Le roi et la reine sont des personnages faits de mousse bleu clair.
Un petit vent arrache un peu de mousse du visage de la reine et découvre
sa bouche et ses dents .Je vois ma propre bouche et mes propre
dents…. »
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